Durant quelques annĂ©es, j’ai tenu un blog sur le soutien scolaire et le mĂ©tier de prof indĂ©pendant. Vous trouverez ci-aprĂšs une copie d’un article.
Nos enseignants sont des Ă©tudiants des Grandes Ăcoles : mais encore ?
Date de parution : 1er mars 2009
Voici des exemples de ce que lâon peut lire sur des sites dâorganismes de soutien scolaire Ă propos de leurs âprofesseursâ.
âGrande Ăcoleâ, cela rassure les parents, qui pensent Ă Polytechnique, Centrale, les Mines, SupĂ©lec, SupOptique, les Ponts,âŠ, pour les grandes Ă©coles scientifiques, ou Ă HEC, lâEssec,âŠ, pour les grandes Ă©coles commerciales.
Mais quâen est-il exactement ? Quâest-ce quâune Grande Ăcole ?
Quâest-ce quâune âgrande Ă©coleâ ?
Il nâexiste aucune dĂ©finition officielle, ni aucune liste officielle, de âgrandes Ă©colesâ !
Jusque dans les annĂ©es 70, le terme âgrande Ă©coleâ Ă©tait en pratique rĂ©servĂ© aux Ă©tablissements dâenseignement supĂ©rieur sĂ©lectionnant leurs Ă©tudiants sur concours de niveau Bac+2, la prĂ©paration aux concours sâeffectuant en classes prĂ©paratoires aux grandes Ă©coles, les âprĂ©pasâ.
La massification de lâenseignement depuis une trentaine dâannĂ©es a conduit Ă la multiplication dâĂ©coles post-bac, qui peuvent fort bien sâautoproclamer âgrandes Ă©colesâ⊠lâadjectif âgrandesâ sâappliquant hĂ©las dans certains cas exclusivement aux sommes que doivent dĂ©bourser les parents pour payer les frais de scolaritĂ© đ
La ConfĂ©rence des Grandes Ăcoles
La ConfĂ©rence des Grandes Ăcoles est une association extrĂȘmement sĂ©rieuse, qui regroupe les meilleures Ă©coles dâingĂ©nieurs et de commerce : recrutement trĂšs sĂ©lectif (le plus souvent sur concours aprĂšs 2 ans de prĂ©pas), et enseignement de haut niveau.
Pour faire simple, si un Ă©tablissement est membre de la ConfĂ©rence, câest une excellente Ă©cole.
Ăcoles dâingĂ©nieurs : la Commission des Titres dâIngĂ©nieur
La CTI (Commission des Titres dâIngĂ©nieur) est un organisme indĂ©pendant, chargĂ© par la loi française depuis 1934 dâhabiliter toutes les formations dâingĂ©nieur.
Si toutes les Ă©coles dâingĂ©nieurs membres de la ConfĂ©rence des Grandes Ăcoles dĂ©livrent un diplĂŽme reconnu par la CTI, la rĂ©ciproque nâest pas vraie : une Ă©cole peut dĂ©livrer un diplĂŽme reconnu par la CTI sans ĂȘtre membre de la ConfĂ©rence.
Câest souvent le cas des Ă©coles dâingĂ©nieurs en alternance (qui privilĂ©gient plus le cĂŽtĂ© professionnel que le cĂŽtĂ© thĂ©orique), dâĂ©coles proposant un enseignement court (un an, par exemple) souvent trĂšs spĂ©cialisĂ© et qui recrutent des ingĂ©nieurs dĂ©jĂ diplĂŽmĂ©s, dâĂ©coles qui organisent un concours de recrutement niveau bac,âŠ
On peut dire dâune Ă©cole dĂ©livrant un diplĂŽme dâingĂ©nieur reconnu par la CTI quâelle est une âvraieâ Ă©cole dâingĂ©nieur.
Si une Ă©cole dâingĂ©nieur nâest pas habilitĂ©e par la CTI, câest clair : le diplĂŽme dâingĂ©nieur dĂ©livrĂ© nâest pas reconnu par lâĂtat. Attention donc au discours commercial que lâon entend sur certains salons : âEn cours dâhabilitationâ, âLa CTI, câest ringardâ, âĂcole reconnue Ă lâinternationalâ,âŠ
Ăcoles dâingĂ©nieurs : Titre certifiĂ© par lâĂtat
Le diplÎme délivré est certifié, le plus souvent de niveau II, ce qui correspond (à peu prÚs) à une licence ou une maßtrise.
Attention, le âtitre certifiĂ©â nâa rien Ă voir avec un diplĂŽme dâingĂ©nieur reconnu⊠Seule la reconnaissance par la CTI fait foi.
Disons que ce titre atteste dâune formation de niveau universitaire Bac+3 ou Bac+4.
Attention Ă©galement, certaines Ă©coles dĂ©livrent un diplĂŽme certifiĂ© de niveau III⊠ce qui correspond en fait Ă un niveau dâĂ©tudes Bac+2 (BTS ou DUT). Câest un peu maigre pour 5 annĂ©es dâĂ©tudes aprĂšs le bac !
Certaines écoles délivrent à la fois un diplÎme reconnu par la CTI et un titre certifié.
Ăcoles de commerce : ça se compliqueâŠ
Il nâexiste pas dâĂ©quivalent de la Commission des Titres dâIngĂ©nieur pour ce qui concerne les Ă©coles de commerce.
Il rĂšgne donc un flou artistique fort regrettable sur ces Ă©coles. Bien Ă©videmment, si lâĂ©cole est membre de la ConfĂ©rence des Grandes Ăcoles, elle est dâexcellente qualitĂ©.
Mais comme rien nâinterdit Ă une Ă©cole quelconque de sâautoproclamer âgrandeâ⊠Elles le sont presque toutes !
Je compare souvent ce phĂ©nomĂšne aux publicitĂ©s du domaine immobilier : quand un appartement est Ă vendre, il est quasiment toujours situĂ© dans une ârĂ©sidence de grand standingâ.
Vous avez dĂ©jĂ vu des pubs oĂč il est Ă©crit ârĂ©sidence de petit standingâ ? đ
Les diffĂ©rents Ă©chelons de reconnaissance par lâĂtat peuvent ĂȘtre :
Ăcole reconnue par lâĂtat
La reconnaissance procĂšde dâun contrĂŽle du fonctionnement de lâĂ©tablissement, de ses formations, et de son personnel enseignant.
Disons que câest le âminimum minimorumâ pour juger de la qualitĂ© dâun Ă©tablissement. Mais attention, ĂȘtre âreconnue par lâĂtatâ pour une Ă©cole ne signifie pas que le diplĂŽme dĂ©livrĂ© est reconnu, câest lâĂ©cole qui est reconnue, pas le diplĂŽme !
Titre certifiĂ© par lâĂtat niveauâŠ
LâĂ©cole est reconnue, et le diplĂŽme dĂ©livrĂ© est certifiĂ©, le plus souvent de niveau II, ce qui correspond (Ă peu prĂšs) Ă une licence ou une maĂźtrise.
Câest souvent le cas pour les Ă©coles de commerce en alternance.
Attention, certaines Ă©coles dĂ©livrent un diplĂŽme certifiĂ© de niveau III⊠ce qui correspond en fait Ă un niveau dâĂ©tudes Bac+2 (BTS ou DUT). Câest un peu maigre pour 5 annĂ©es dâĂ©tudes aprĂšs le bac !
DiplĂŽme visĂ© par lâĂtat
Seules une cinquantaine dâĂ©coles de commerce en France dĂ©livrent un diplĂŽme visĂ© par lâĂtat.
La grande qualitĂ© de la formation est reconnue, les Ă©coles se soumettent Ă des contrĂŽles stricts pour ce qui concerne le contenu des formations, les conditions dâadmission et de dĂ©livrance du diplĂŽme.
Les Ă©coles de commerce qui dĂ©livrent un diplĂŽme visĂ© par lâĂtat sont, pour la plupart, membres de la ConfĂ©rence des Grandes Ăcoles.
LâaccrĂ©ditation internationale : le piĂšge
Certains organismes internationaux privĂ©s peuvent dĂ©livrer une certification du diplĂŽme de lâĂ©cole – câest surtout le cas pour les Ă©coles de commerce.
Malheureusement, on est lĂ en pleine ambiguĂŻtĂ©âŠ
Comment juger du sĂ©rieux dâun organisme international, alors quâon est dĂ©jĂ bien en peine de savoir si une Ă©cole est sĂ©rieuse au plan national ?
De plus, il existe pour certains organismes une diffĂ©rence entre ĂȘtre membre (oĂč il suffit de payer une cotisation) et ĂȘtre accrĂ©ditĂ©, ce qui nâest possible quâaprĂšs un contrĂŽle. Câest ainsi que certaines Ă©coles de commerce jouent sur les motsâŠ
Ă noter que les accrĂ©ditations des “vraies” grandes Ă©coles de commerce membres de la ConfĂ©rence des Grandes Ăcoles sont dĂ©livrĂ©es trĂšs rigoureusement : EQUIS, AACSB, et AMBA sont des labels internationalement reconnus.
Master : de quoi sây perdre
DĂ©cortiquer le terme âmasterâ nĂ©cessiterait plusieurs billets et passer beaucoup de temps dont je ne dispose guĂšre.
Le grade de master
Il correspond peu ou prou Ă lâancienne maĂźtrise (bac+4), au master universitaire actuel (bac+5) le grade est confĂ©rĂ© automatiquement par lâĂtat aux titulaires de certains diplĂŽmes, par exemple un diplĂŽme dâingĂ©nieur (un vrai diplĂŽme, reconnu par la CTI âŠ).
Le diplĂŽme national de master
Il correspond en gros aux anciens DESS et DEA (bac+5). C’est l’actuel master universitaire actuel (bac+5)
Le mastÚre spécialisé
Lâattribution de ce diplĂŽme de haut niveau est rĂ©servĂ© aux âvraiesâ Grandes Ăcoles, membres de la ConfĂ©rence des Grandes Ăcoles.
Les masters délivrés par des universités étrangÚres
Lâapparition du master est en fait une tentative dâadaptation de lâenseignement supĂ©rieur français au systĂšme voulu par les instances europĂ©ennes (processus de Bologne), ce que lâon nomme souvent la rĂ©forme LMD (Licence-Master-Doctorat).
Cette rĂ©forme, sĂ»rement nĂ©cessaire pour une harmonisation Ă lâĂ©chelle de lâEurope, est extrĂȘmement complexe Ă mettre en Ćuvre et se heurte Ă beaucoup dâĂ©cueils.
Une consĂ©quence est que le diplĂŽme universitaire de master est dĂ©livrĂ© par des centaines de facultĂ©s europĂ©ennes, et nombre dâĂ©coles de commerce font miroiter la possibilitĂ© dâobtenir un master Ă lâĂ©trangerâŠ
Il existe Ă©videmment dâexcellentes universitĂ©s mondialement reconnues hors de lâhexagone, mais comment juger de la qualitĂ© de lâenseignement et de la reconnaissance internationale dâun master dĂ©livrĂ© par lâobscure universitĂ© dâune ville inconnue dâun pays que lâon a du mal Ă situer sur une carte ?
Les “mastĂšre” tout cours, les “magistĂšres”, les “niveau master”,âŠ
Ces “diplĂŽmes” ne sont pas reconnus ! N’importe quelle Ă©cole, mĂȘme non reconnue par l’Ătat, peut en dĂ©livrer… Ainsi, une Ă©cole de cascade â propose un diplĂŽme “niveau master” de cascadeur professionnel đ
Les niveaux de formation : de quoi sây perdre Ă©galementâŠ
Ă cette situation plutĂŽt confuse, surtout pour les Ă©cole dâingĂ©nieur dont le diplĂŽme nâest pas reconnu par la CTI et pour les Ă©coles de commerce, va sâajouter la complexitĂ© de la dĂ©finition du niveau de formation souvent matĂ©rialisĂ© par un âTitre certifiĂ© par lâĂtatâ.
Il existe deux nomenclatures officielles de formation :
lâune datant de 1967 et sâattachant Ă dĂ©finir les formations en terme de durĂ©e,
lâautre datant de 1969 et sâattachant Ă dĂ©finir les formations en termes de niveaux de qualification et de responsabilitĂ© professionnelle.
Et ces deux nomenclatures se matĂ©rialisent par les mĂȘmes termes : âNiveau IIâ, âNiveau IIIâ,âŠ, alors quâils dĂ©signent des niveaux de formation diffĂ©rentsâŠ
La difficultĂ© dâapprĂ©ciation se situe plutĂŽt pour ce qui concerne les niveaux I et II :
la classification de 1969 indique par exemple pour le niveau II «formation dâun niveau comparable Ă celui de la licence ou de la maĂźtrise»,
la classification de 1967 indique, pour ce mĂȘme niveau II, «formation de niveau Ă©gal ou supĂ©rieur Ă celui des Ă©coles dâingĂ©nieurs ou de la licence» et de plus ne fais pas de distinction entre les niveaux I et II.
En rĂ©sumĂ©âŠ
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquĂ© đ
En conclusion
On peut constater en visitant des sites dâĂ©coles que les âvraies grandes Ă©colesâ, membres de la ConfĂ©rence des Grandes Ăcoles et recrutant sur concours aprĂšs prĂ©pa, se targuent rarement dâĂȘtre des âgrandes Ă©colesâ.
Elles le sont et on le sait !
En revanche, les Ă©coles qui mettent un peu trop en avant le mot âgrandeâ sur leurs documents publicitaires ont peut-ĂȘtre des choses Ă cacherâŠ
Ceci dit, toutes les Ă©coles post-bac ne sâautoproclament pas toutes âgrandesâ; et si la qualitĂ© du diplĂŽme joue un rĂŽle certain pour la recherche dâun emploi, au final les qualitĂ©s (voire les dĂ©fautsâŠ) qui comptent pour rĂ©ussir sa vie professionnelle me semblent pour beaucoup Ă©trangĂšres aux âpeaux dâĂąnesâ tant convoitĂ©es.
Jâai expliquĂ© dans ce billet Nos professeurs ont le niveau requis par lâĂducation Nationale que les organismes de soutien scolaire font lâamalgame entre un niveau dâĂ©tude Bac+3, pas forcĂ©ment sanctionnĂ© par un diplĂŽme, et les enseignants en poste dans lâenseignement public.
Voici donc dĂ©codĂ© un autre amalgame : le terme âGrande Ăcoleâ nâĂ©tant pas protĂ©gĂ©, rien nâinterdit Ă un organisme de soutien scolaire de baptiser âĂ©tudiant dâune grande Ă©coleâ nâimporte quel Ă©tudiant de nâimporte quelle Ă©cole, laquelle Ă©cole pouvant fort bien ne pas ĂȘtre reconnue par lâĂtat, accepter des Ă©tudiants non bacheliers (oui, ça existeâŠ), et dĂ©livrer un diplĂŽme fantaisiste.
Jâai eu lâidĂ©e de ce billet grĂące Ă une maman qui mâa fait part de sa dĂ©convenue suite Ă des cours donnĂ©s par un soi-disant âĂ©tudiant dâune grande Ă©coleâ envoyĂ© par Acadomia et qui en savait moins en maths que sa fille qui venait tout juste de commencer sa Terminale, vous pouvez consulter son tĂ©moignage en vidĂ©o.
Commentaires
Wiki a écrit le 24 avril, 2009 à 7:55
voila , juste p dire que quoi quâon raconte moi jâaime bcp lire ton blog! đ
Quentin a écrit le 26 avril, 2009 à 23:58
Bonjour,
Lâappartenance de lâĂ©cole de lâĂ©lĂšve Ă la confĂ©rence des grandes Ă©coles nâest PAS suffisant. Un nombre consĂ©quent dâĂ©coles membres (pour le domaine qui me concerne : ingĂ©nierie) regorgent dâĂ©lĂšves qui nâont PAS compris le cours de terminale, mais lâont appris par cĆur et sont donc INCAPABLES de lâexpliquer clairement, et pourront au mieux blablater une semi-explication que lâĂ©lĂšve ne comprendra pas et se blĂąmera pour cela, alors que câest simplement mal expliquĂ©.
Vous voulez des Ă©tudiants de grandes Ă©coles sĂ©rieux ? Câest une bonne idĂ©e, ils sont je pense intĂ©ressants, car ont une expĂ©rience de la prĂ©pa sâils sont dans une Ă©cole sĂ©rieuse (au pif, lâECE recrute majoritairement aprĂšs BAC et est membre de la confĂ©rence..) ! Consultez nâimporte quel classement des Ă©coles (fait par exemple par Le Point, Challenge,..) et embauchez un Ă©tudiant dâune des 20 premiĂšres seulement. Câest une garantie que je vous conseille de prendre, aprĂšs il existe trĂšs surement de bons enseignants dans les autres, mais voulez vous prendre le risque ?
PS1 : Attention aux piĂšges, si vous entendez le mot â.. polytech ou .. polytechniqueâ vĂ©rifiez quâil sâagit bien de lâEcole Polytechnique ou plus simplement de âlâXâ les autres instituts portant ce nom, Ă part celui de Lausanne, et encore, ne valent rien.
PS2 : Un Ă©tudiant dâune des 5 premiĂšres Ă©coles (Ecole Polytechnique, Mines Paris, Centrale Paris, SupĂ©lec, Ponts et chaussĂ©e) ou (et câest le mieux) dâune Ă©cole normale supĂ©rieure est en gĂ©nĂ©ral extrĂȘmement compĂ©tent (plus quâun professeur moyen). RĂ©ussir ces concours demande une comprĂ©hension profonde du cours, qui est NECESSAIRE ET SUFFISANTE pour bien enseigner.
En espĂ©rant que jâaie pu aider quelquâun !!
Quentin đ
DesEsseintes a écrit le 27 avril, 2009 à 9:53
@ Quentin :
Je suis parfaitement dâaccord avec vous. Il en va de mĂȘme pour les âparisiennesâ dans dâautres domaines que celui de lâingĂ©nierie (ESCP-EAP, Normale Supâ, ESSEC, etcâŠ).
Maintenant, soyons sĂ©rieux deux minutes : pensez-vous rĂ©ellement quâun Ă©lĂšve sorti de HEC va perdre du temps et de lâargent Ă aller donner des cours de soutien scolaire??? Allons, redescendons sur terre.
Pourquoi est-ce que les parents ne parviennent pas Ă trouver des Ă©tudiants provenant des Ă©coles que vous citez? Parce quâaucun nâa besoin dâargent de poche et donc de donner des cours.
Didier Kropp a écrit le 27 avril, 2009 à 11:11
@ Quentin et DesEsseintes
Merci pour ces commentaires pertinents.
On peut ĂȘtre docteur et agrĂ©gĂ© et nâavoir aucune pĂ©dagogie, et nâavoir quâune simple licence et ĂȘtre bon pĂ©dagogue. De plus, dans le soutien individualisĂ©, il faut savoir sâadapter Ă lâĂ©lĂšve, certains jeunes seront rĂ©ceptifs Ă un type dâapproche et dâautres pas.
Le niveau dâĂ©tudes reste primordial, on nâimagine pas un Ă©tudiant en 1Ăšre annĂ©e dâĂ©cole post-bac avoir les connaissances et le recul nĂ©cessaire pour ĂȘtre un bon prof particulier dâun Ă©lĂšve en terminale S.
Et outre le niveau, la qualitĂ© de lâĂ©cole est Ă©videmment Ă prendre en compte, entre un Ă©tudiant de Centrale et un Ă©tudiant dâune Ă©cole de commerce âbidonâ genre âĂcole europĂ©enne supĂ©rieure de management internationalâ qui recrute nâimporte qui (si les parents payent) câest bien sĂ»r le jour et la nuitâŠ
Quentin, pas dâaccord avec vous. Le fils dâun ami qui est en 3Ăšme annĂ©e Ă SupElec donne des cours et il nâest pas le seul de sa promo, un de mes Ă©lĂšves en maths (ES) prend des cours dâĂ©co avec une Ă©lĂšve dâHEC,âŠ
Quentin a écrit le 27 avril, 2009 à 19:18
Je pense que vous vous ĂȘtes trompĂ© de pseudo, puisque je suis dâaccord avec vous ! Et voila pourquoi :
1/Certains Ă©lĂšves ne font pas ça pour lâargent, mais parce quâils aiment donner des cours (mais bon, ils doivent en contre partie choisir leurs Ă©lĂšves et faire du soutient pour des gens de bon niveau et qui travaillent)
2/Tous les Ă©lĂšves ingĂ©nieurs sont loin dâĂȘtre riches ! A part Ă lâX et Ă lâENS oĂč on est payĂ©s (+Ă©coles minoritaires) ! La scolaritĂ© Ă centrale paris est par exempple assez chĂšre, ou il peut falloir payer un appartement..
3/En cherchant sur les sites dâannonces on trouve pas mal dâĂ©lĂšves de ces Ă©coles (supĂ©lec notamment, car grosses promos) donnant des cours pour 20⏠lâheure. AprĂšs câest clair que les normaliens peuvent demander beaucoup plus.. jâai des amis Ă Ulm qui se font payer 60⏠lâheure ! Mais bon, ils sont clairement hors normes, mĂȘme par rapport Ă des X. On ne parle Ă©videmment pas de gens sortis de ces Ă©coles, qui ont souvent un travail prenant, mais dâĂ©lĂšves (mĂȘme en premiĂšre annĂ©e, câest suffisant).
Bref, mon point de vue : si vous voulez un Ă©tudiant de grandes Ă©coles, faites lâeffort de prendre un Ă©lĂšve dâune des 20 premiĂšres, vous aurez quelquâun de sĂ©rieux. Pour un excellent Ă©lĂšve, privilĂ©gier un Ă©lĂšve dâune des 5 premiĂšres ou un prof fraichement agrĂ©gĂ© par exemple. (Des gens qui ont eu le capes il y a 30 ans et nâont fait aucun effort pour garder le niveau sont parfois horriblement incompĂ©tents)
Didier Kropp a écrit le 28 avril, 2009 à 0:04
@ Quentin
Câest avec DesEsseintes que je nâĂ©tais pas dâaccord, dĂ©solĂ© đł
Et oui, je suis dâaccord avec vous đ
Pour en revenir Ă mon billet, je voulais en fait, outre dĂ©cortiquer le discours commercial de pas mal dâorganismes, tenter de donner une grille de lecture aux parents et aux Ă©lĂšves qui cherchent âune bonne Ă©coleâ.
Si pour les Ă©coles dâingĂ©nieurs il existe la CTI, il nâexiste rien pour les Ă©coles de commerce, dâoĂč les dĂ©rives et des formations coĂ»teuses qui ne valent pas grand-chose đ
Réglisse a écrit le 17 août, 2011 à 22:37
@ Quentin, Didier Kropp et DesEssseintes :
Je suis dâaccord avec vous, sous lâappellation âGrandes Ecolesâ on peut trouver des ânanarsâ. Maintenant, se fonder uniquement sur le classement, est-ce forcĂ©ment une bonne idĂ©e ?
Il faut savoir dans le classement âLâEtudiant 2011âł, il y a plus de 20 Ă©coles dans le groupe A et A+. Dâautre part, les classement dans les journaux sont non seulement basĂ©s sur le niveau acadĂ©mique, mais aussi sur le niveau Ă lâinternational et le rapport Ă lâentreprise (salaire Ă la sortie, etc.). Car il faut bien comprendre que les Ă©coles dâingĂ©nieur se distinguent non seulement par leur niveau acadĂ©mique mais aussi par leur insertion dans le milieu professionnel. On peut donc trouver de bonnes Ă©coles sur le plan acadĂ©mique mais qui pĂȘcheront par leur plan professionnel dans le classement des journaux. Est-ce pour autant synonyme de piĂštre niveau chez les Ă©tudiants ? Pas forcĂ©ment. En outre, tous les parents ne peuvent pas forcĂ©ment obtenir un Ă©tudiant du top 20 prĂšs de leur domicile. Dans tous les cas, je pense quâun Ă©lĂšve qui aura fait au moins 2 ans de prĂ©pa sera toujours plus cĂŽtĂ© quâun Ă©tudiant de fac classique. Les parents doivent examiner lâĂ©cole au cas par cas.
Qui plus est, est-ce toujours censĂ© de vouloir des cadors matheux des plus grandes Ă©coles en tant que profs particulier ? Le risque est que les maths soient tellement Ă©vidents pour eux quâils ne sachent pas lâexpliquer calmement Ă des Ă©lĂšves qui ne sont peut-ĂȘtre pas aussi douĂ©s quâeux. LĂ aussi, mĂ©fiance.
Didier Kropp a écrit le 18 août, 2011 à 7:52
@ Réglisse
Câest un dĂ©bat compliquĂ©. Personnellement, jâai intĂ©grĂ© aprĂšs prĂ©pa une vraie grande Ă©cole, que lâon ne trouve gĂ©nĂ©ralement pas dans ces fameux classements.
Pourquoi ? PrĂšs de la moitiĂ© des anciens Ă©lĂšves travaille dans lâenseignement supĂ©rieur et la recherche, quant aux autres beaucoup sont ingĂ©nieurs dans des structures publiques⊠Les salaires sont donc comparativement trĂšs bas !
Quant à la pédagogie, elle ne dépend effectivement pas du niveau académique.